La recherche au service des pratiques de projet

Écrit par
Séverine Steenhuyse
Revenir sur les 3ème Rencontres Doctorales en architecture: la recherche pour renseigner l’évolution des pratiques de projet »

En septembre 2015, se tenaient à l’ENSA•Marseille les 3èmes Rencontres doctorales en architecture, organisées par le laboratoire Project[s]. Un tel événement était l’occasion de réunir des propositions de doctorants issus de différentes écoles d’architecture, d’urbanisme, de paysage, de design autour de la question des relations entre la recherche et le projet. A travers leurs réponses, ces derniers nous donnaient notamment à percevoir l’évolution des pratiques contemporaines du projet.

Résumé

L’article proposé ici a choisi de rendre compte des objets et des méthodes, interrogés et utilisés par ces jeunes chercheurs afin de mettre en valeur la spécificité de leurs approches, mais également afin d’identifier les termes à travers lesquels sont produites leurs réponses. Trois contributions ont été retenues pour réaliser cet exercice. Charline Sowa questionne le phénomène de la décroissance dans le cadre du projet urbain. Audrey Courbebaisse revient sur les principes de la conception formelle des Grands ensembles dans la perspective de leur réhabilitation. Enfin, Dimitri Toubanos interroge de manière comparative les difficultés incombant à la mise en œuvre de logements durables. Sélectionnées pour leur état d’avancement, la diversité des champs abordés et leurs relations avec les enjeux actuels de l’aménagement des espaces de vie, ces explorations nous donnent à voir comment la retranscription fine d’une situation permet d’identifier les différents leviers opérationnels du projet architectural ou urbain. Elles nous rappellent également la capacité de la recherche en architecture à alimenter la démarche de projet à travers l’explicitation des éléments qui s’y trouvent à l’œuvre et des mécanismes mis en jeu.

In septembre 2015, the doctoral meetings in architecture were organized by the project[s] laboratory in ENSA-Marseille. This opportunity to gather various doctorants from the space conception field focused on the question of the relations between research and design. Three proposals were selected amoung forty-three received. They gave the opportunity to perceive deep evolutions both in the way to practice design and in the way to describe the elements of the project. Charline Sowa deals with the consequences of the « shrinking city » on urban planning, Audrey Courbebaisse describes the « Grand ensemble » as a combination of both plastic and fonctionnal elements, and Dimitri Toubanos questions the parameters used in sustainable residential housing. Their demonstrations precisly show the ability of research to explain the design process and thus, the possibility to optimise its results.

 

Article

En septembre 2015, se sont tenues à l’ENSA•Marseille les 3ème Rencontres doctorales en architecture1. Organisées par le laboratoire Project[s], elles ont traité du thème des relations entre le projet et la recherche dans les domaines de la conception spatiale, et plus particulièrement dans les domaines de l’architecture et de l’aménagement. Les contributions réunies ont dans un premier temps fourni l’occasion de rendre compte du processus de projet à travers l’identification de ses paramètres et de ses processus. Mais en procédant à l’analyse fine de situations concrètes, les propositions de recherche ont également fait apparaître des méthodes de description constituant un véritable savoir-faire du chercheur, et contribuant à une expertise aboutie du processus de projet. Comment rendre alors compte de la performativité des éclaircissements apportés par la recherche sur la démarche de projet ? Et comment donner une place à la construction de ce regard analytique et réflexif dans le cycle de formation de l’architecte ?
Effectivement, depuis la mise en place de la réforme LMD2 (Licence-Master-Doctorat) et la création du doctorat en architecture3, la recherche constitue le 3ème cycle de la formation des architectes. Néanmoins, il reste parfois encore difficile d’identifier la spécificité de ses enjeux au sein des cycles précédents. L’hypothèse proposée ici est que la restitution des objets de la recherche constitue une opportunité pour donner à comprendre les éléments fondateurs sur lesquels elle s’appuie. Il va donc être ici question de faire émerger des objets, des méthodes ainsi que des éléments de synthèse issus des propositions des doctorants, afin d’identifier les types de connaissances mobilisées. Dans cette perspective, nous nous rendrons particulièrement attentifs aux méthodes d’analyse de terrain, aux termes de la restitution de cette analyse, mais également aux formes d’explicitation des mécanismes de transformation des lieux.
Parmi les quarante trois contributions retenues dans le cadre des trois journées de séminaire organisées en septembre 2015, trois propositions ont donc été choisies afin d’explorer la pertinence de cette intuition. La clarté de la problématique exposée, l’état d’avancement, ainsi que la diversité des approches proposées ont constitué les critères de sélection des articles présentés ici. En premier lieu, Charline Sowa a abordé la question du projet urbain à travers le thème de la décroissance comme mode de conception. Puis, Audrey Courbebaisse s’est penchée sur le processus de production et de réhabilitation du « Grand ensemble » à travers la question de sa composition plastique par les percements, sur un site Toulousain. Enfin, Dimitri Toubanos a comparé deux mises en œuvre de la notion de développement durable dans la conception de logements collectifs, en Australie et en France.
Après quelques éléments de rappel relatifs au cadre de la mise en place de la recherche en architecture en France, on détaillera les approches proposées par chacun des doctorants afin d’en préciser les objets et les méthodes.

 

I- L’enseignement de l’architecture : état des lieux d’une politique publique4

a- Une discipline en pleine réforme

À la rentrée scolaire 1968–19695, le ministre de la culture André Malraux créait les « Unités Pédagogiques d’Architecture » (U.P.A.), qui succédaient à un enseignement dispensé depuis 1903 par l’école des beaux-arts de Paris et ses trois annexes de province (Lille, Bordeaux et Marseille). Cinq Unités étaient créées à Paris, et quatre devenaient des écoles régionales6. Leur nombre se stabilisait par la suite à une vingtaine répartie sur l’ensemble du territoire : six sur Paris, quatre sur Toulouse, Bordeaux, Marseille et Nancy, et de nouvelles antennes étaient créées à Rennes, Lyon, Rouen, Strasbourg et Saint-Étienne, etc. Ces Unités Pédagogiques bénéficiaient d’une relative indépendance pour construire leur programme pédagogique, mais elles n’organisaient néanmoins pas de lien réel avec l’université.

Dans le même temps, les disciplines spécialisées accompagnant la démarche de projet s’affirmaient comme des champs de connaissance autonomes à travers la création des premiers laboratoires de recherche associatifs au sein des nouvelles écoles. A Marseille, le Gamsau était créé en 1970, puis le laboratoire ABC en 1971 et le laboratoire INAMA en 1978. Le décret de 19787 confirmait la présence de la recherche en école d’architecture et l’intégrait dans la constitution de ses enseignements. Depuis, la recherche et les chercheurs en architecture produisaient des doctorats sous-couvert de discipline déjà identifiées dans le champ universitaire, dans le cadre de conventions permettant de délivrer des titres universitaires en sciences de l’ingénieur, en histoire, en sociologie, en anthropologie, en esthétique…

Le décret du 30 juin 2005 relatif aux études d’architecture8 marquait un nouveau tournant dans la reconnaissance du rôle de la recherche en école d’architecture en créant le doctorat en architecture et en introduisant dans les écoles le parcours doctoral9. Le 8 avril 2013, le rapport présenté par le député Feltesse10, revenait à nouveau sur l’enjeu central de la recherche dans l’enseignement supérieur à travers la revalorisation du doctorat, la mise en place d’une Stratégie nationale de la recherche, et la création d’une autorité administrative indépendante, l’HCERES11. Il s’agissait de créer les conditions d’une recherche ambitieuse et reconnue. Pour y parvenir, les ENSA devaient prendre modèle sur l’université.

Enfin, le 17 octobre 2014, la Ministre de la culture et de la communication Fleur Pellerin annonçait sa volonté de lancer une « Stratégie Nationale pour l’Architecture » (SNA) comme outil de pilotage public de la politique de l’architecture. Elle s’organisait en six axes stratégiques se déclinant en trente mesures. Les six axes concernaient la sensibilisation à l’architecture du grand public, la prise en compte des héritages des XXe et XXIe siècles, l’articulation de la formation à la recherche et aux métiers, l’identification des compétences de l’architecte, l’accompagnement des mutations professionnelles, et le soutien à la valeur expérimentale et culturelle de l’architecture. Elle serait mise en œuvre sur la base d’un diagnostic complet et partagé, conçu en partenariat avec les acteurs concernés dans le cadre d’un suivi stratégique. La recherche y prenait sens à travers sa capacité à accompagner la mise en œuvre du renouvellement de la discipline. C’est dans ce contexte que se déroulaient les Rencontres doctorales de l’ENSA•Marseille.

b- L’exercice de la recherche en école d’architecture

En 2014, un rapport permettait de constater que depuis la réforme de 2005, créatrice du doctorat en architecture12, 122 thèses avaient été soutenues dans les différentes Unités de Recherche (UR) des vingt écoles d’architecture, et 177 étaient en cours de rédaction13.
Le rapport IGAENR14 faisait néanmoins le constat d’une réelle difficulté à augmenter de manière notoire ce corpus de thèses faute de la présence de suffisamment d’enseignants HDR15 dans la discipline.
Par ailleurs, on comptait en 2014, 373 doctorants répartis dans les 37 unités de recherche des vingt ENSA16. Ils étaient en grande majorité architectes, et 215 d’entre eux étaient accueillis dans les six écoles parisiennes ou d’Île-de-France (Belleville, Marne-la-Vallée, Malaquais, Val-de-Seine, Versailles, La Villette), et 158 en région, dans les trois pôles majeurs de Grenoble, Nantes et Toulouse.
Enfin, sur les 3.369 personnes17 intervenant dans l’enseignement de l’architecture, 280 enseignants des écoles d’architecture se trouvaient impliqués dans la recherche.

c- La question posée par le laboratoire project[s]

Dans le cadre de l’appel à contribution lancé par le laboratoire project[s], la question posée concernait la nature des relations existant entre le projet et la recherche. Cette question récurrente au sein de la discipline depuis l’émergence de la recherche à la fin des années soixante18, était l’occasion de mobiliser la réflexivité19 des doctorants sur leurs pratiques. La soixantaine de réponses reçues s’était répartie suivant les trois catégories attendues : du « projet comme objet d’étude », du « projet comme dispositif dans un protocole de recherche », et du « projet vu comme lieu de production de connaissances »20.
Les quarante trois contributions finalement retenues s’organisaient autour de six grandes thématiques relatives au territoire et à ses acteurs, à la pédagogie, aux études de cas, à la théorisation de la démarche de projet, aux échelles du territoire et aux questions patrimoniales.
L’étude de trois contributions sélectionnées pour leur état d’avancement et la complémentarité des échelles et des objets abordés, allait nous permettre de comprendre les opportunités introduites par la réflexion produite.

 

II- La décroissance comme agent du projet de la ville contemporaine, par Charline Sowa21

Le terme de « shrinking city », ou de « ville rétrécissante », est apparu dans les années soixante dix, dans le contexte de la récession économique qui frappait les grandes régions industrielles de la Rust Belt, aux États-Unis, et de la Ruhr, en Allemagne, nous rappelle Charline Sowa. Elle fait alors l’hypothèse que l’analyse de ce phénomène par l’architecte peut apporter des connaissances économiques et démographiques utiles au projet à partir de la déconstruction des mécanismes à l’œuvre dans ce processus qui s’est depuis généralisé. Elle met pour cela en jeu sa compétence d’architecte, qu’elle distingue de celle du géographe et de l’urbaniste par le fait qu’elle mobilise des techniques d’analyse de la ville qui lui sont propres.

La décroissance est en premier lieu un phénomène économique analysé par la géographie quantitative et statistique. Or, c’est un phénomène qui a des répercutions spatiales majeures. Cette appropriation conceptuelle du phénomène se légitime dans le champ de l’exercice architectural dans la perspective du développement durable et du renouvellement urbain qui s’y associe. Le projet architectural, dont la première vocation est de proposer des solutions formelles adaptées, s’y trouve questionné. L’architecte n’a-t-il pas alors également un rôle à jouer dans la mise en œuvre du projet de redynamisation économique à travers sa capacité d’analyse des processus à l’œuvre ?
L’intervention de l’architecte ne se limiterait plus ici à la réalisation de constructions, mais il serait sollicité pour inventer de nouvelles manières d’aborder le langage de la ville décroissante, avançant des méthodes de conception et de production inédites d’arrangements spatiaux adaptés au contexte. De plus, son intervention aurait vocation à intégrer la participation des multiples acteurs aux différentes étapes du projet. Au-delà de la simple application de modèles urbains classiques, il s’agirait bien d’inventer une nouvelle pratique du projet de conception de la cité dans le contexte de la décroissance.

Quelles sont les réponses concrètes apportées par l’architecte dans le contexte des villes en décroissance, demande encore Charline Sowa? Philipp Oswalt22 avait déjà initié cette question lors de la désindustrialisation et du démantèlement des zones de production amorcée dans les années soixante-dix. Mais comment continuer à fabriquer les « formes d’habitabilité de ces territoires en crise », demande légitimement Charline Sowa ?
Cette question de la gestion de la décroissance mobilise des programmes de recherche urbaine depuis les années quatre-vingt-dix à travers différentes expérimentations. Citons notamment les propositions de l’IBA Emscher Park, ou le thème de la ville adaptable porté par l’Europan 12 et 13, en 2013 et 2015. Aujourd’hui, elle prend également la forme de la reconquête des Centre-bourgs23.
Le phénomène de décroissance concerne sans doute en premier lieu les possibilités d’évolution du statut des sols ainsi que celui du bâti existant. Mais il a nécessairement des conséquences sur la nature de ses usages et des formes paysagères engendrées. La pratique du « remodelage urbain »24 apporte dans ce contexte des éléments de réponse pragmatique. Elle permet de traiter de manière simultanée l’évolution du parcellaire, du bâti et des usages qui s’y associent. Elle intègre également l’incertitude liée au devenir du territoire, à la gestion de la vacance et au devenir des espaces libres, à la renaturation, et plus généralement, à la définition d’un espace urbain habitable. Si les situations urbaines sont de nature très disparates, le recours aux outils de morphologie urbaine comme levier de l’action replacent l’architecte au centre du processus. Le travail de re-dessin du quartier qui s’y associe permet d’envisager le désenclavement d’îlots paupérisés, ainsi que l’introduction d’espaces privatifs extérieurs. Chaque élément existant – tels que les murs de clôture, notamment – est alors évalué à la mesure de son état, de ses usages, et de sa fonction spatiale et urbaine. La démolition est également incluse comme un paramètre de la programmation initiale. Enfin, le travail de gestion foncière sur le court et le long terme sont simultanément engagés avec la maîtrise d’ouvrage. Cette complexification du calendrier de projection a d’ailleurs de véritables conséquences dans la définition même des termes de la commande.

Organisation du jeu des acteurs du projet îlots-test Franche-Amité, source Charline Sowa.
Organisation du jeu des acteurs du projet îlots-test Franche-Amité, source Charline Sowa.

La synthèse du jeu des acteurs a ici constitué un élément de compréhension central. Il a notamment permis d’identifier le rôle de l’architecte dans une fonction d’assistance à la maîtrise d’ouvrage. L’analyse spatiale de la décroissance a donné à Charline SOWA l’opportunité de faire apparaître la question foncière comme déterminante dans le projet de remodelage urbain (réorganisation, redimensionnement). De plus, son intervention a introduit une pensée sur le long terme de la mutation possible du territoire. Le rôle pédagogique de l’architecte a également eu un impact décisif sur l’évolution de la mentalité des acteurs et sur la définition de leurs attentes urbaines.

L’expérience conduite à son terme a enfin permis de générer un modèle d’action locale efficace et a formé les acteurs à une gestion globale de leur territoire urbain sur le long terme.
Les outils mobilisés ont bien été ceux de l’architecte, utilisant notamment le dessin et le schéma pour convaincre et expliciter les mécanismes du projet de remodelage urbain. Mais bien au-delà de l’attention aux formes urbaines, il a également été question d’introduire une perspective de planification et de portage foncier, impliquant une gestion économique du projet sur le long terme, dans un climat par ailleurs très incertain. Des leviers spatiaux existants ont ainsi émergé et sont devenus visibles via le regard de l’architecte. Cette ouverture des perspectives dans le cadre du projet urbain a été rendue possible grâce au recours à l’analyse urbaine opératoire de la démarche de projet.

 

III- Le Grand ensemble comme système de production plastique et architectural par la répétition, par Audrey Courbebaisse25

Audrey Courbebaisse pose à son tour la question des instruments d’interprétation de l’architecte. Dans quelle mesure la lecture formelle d’un bâtiment peut-elle accompagner la compréhension du logement répétitif réalisé à grande échelle ? Elle s’intéresse alors à la dimension plastique des formes urbaines et demande si la compréhension de leur composition peut contribuer à définir le socle d’un projet de réhabilitation ? Elle analyse dans cette perspective un objet urbain particulier : le Grand ensemble.

Les formes répétitives des percements dans les Grands ensembles se déclinent à travers la variation de leurs dimensions ainsi que par leur disposition en façade. Elles sont ensuite organisées suivant des motifs de répétition formelle sur les bâtiments sur le fond d’un plan masse qui en constitue l’instrument de composition générale. Mais comment se réalise concrètement l’articulation entre le type ou le modèle spatial, et la conception du projet d’ensemble, demande Audrey Courbebaisse ? Existe-t-il des « règles génératives » systématiques telles que Christian Moley en rend notamment compte [Moley, 1991] ?
L’immeuble est un objet architectural qui fonctionne par principe sur la répétition comme « règle générative ». Cette dernière y opère « par emboîtement d’échelles successives et croissantes ». La distribution et la structure y constituent des variables liées à la nature de la commande, ainsi qu’aux normes et aux contraintes du contexte. Dans le cadre du programme de conception d’un Grand ensemble, ces variables contribuent d’ailleurs à la production de typologies distinctes.
Christian Moley identifie à ce titre trois générations d’immeubles possibles : l’immeuble à structure longitudinale, avec les pièces d’eau groupées ou bien dispersées en façades, l’immeuble transversal avec les pièces d’eau placées au centre de la cellule, et l’immeuble à courette ou à gaine de ventilation. Le projet d’habitation collective à grande échelle procède au final de l’ajustement de ces variables fonctionnelles et structurelles, hiérarchisées suivant les intentions de l’architecte.

La répétition est un instrument de composition traditionnel de l’architecte depuis la Renaissance et la période Classique. Mais la construction du « Grand ensemble », réalisée dans le cadre d’une politique ministérielle de 1953 à 1973, introduit les nouveaux impératifs du procédé industriel et du seuil de rentabilité. Ce dernier est d’ailleurs atteint à partir de 300 logements, nous dit Audrey Courbebaisse. Mais cette exigence économique n’empêche pas de préserver la logique de composition apprise aux « Beaux-arts » par l’architecte dans le sens de l’organisation harmonieuse et hiérarchisée des éléments suivant trois échelles emboîtées : celle de l’élément lui-même, celle de la partie qu’il compose et celle du tout. Les questions de distribution et de disposition sont également mobilisées. Le « parti » architectural qui rend compte du fonctionnement des règles d’agencement choisies est d’ailleurs énoncé en amont comme première expression de l’intention de l’architecte.
La restitution en maquette des déclinaisons possibles des modules et de leurs agencements permet de comprendre immédiatement le processus à l’œuvre. Néanmoins, dans le cas de la cité Belle Paule (1952-1956), réalisée par Robert-Louis Valle, à Toulouse, la répétition intervient en l’occurrence plutôt à l’échelle de la composition des immeubles, qui sont reproduits à dix reprises sur le plan masse. De plus, le principe répétitif détermine ici un processus constructif en bandes, qui découle de la prise en compte de la configuration du terrain.

Schéma de composition des immeubles doubles, source Audrey Courbebaisse26.
Schéma de composition des immeubles doubles, source Audrey Courbebaisse26.

Finalement, l’analyse méticuleuse de la composition générale du Grand ensemble et la compréhension des principes d’articulation entre les éléments architecturaux mobilisés peuvent être résumées dans une arborescence synthétique (illustration) qui rend compte des différents emboîtements compositionnels. Elle rend également visibles les choix successifs possibles de l’architecte, tout en rendant exposant la palette initiale des formes disponibles. Elle aboutie à la production de situations concrètes diversifiées.

L’étude opératoire de la répétition du motif dans le projet du Grand ensemble permet ici de revenir sur les instruments de la conception architecturale ainsi que sur les stratégies que se donnent les architectes pour répondre au mieux à la commande. Audrey Courbebaisse nous montre à quels endroits se situent les décisions et les choix possibles au sein de cette logique rationnelle. La pertinence intellectuelle du dispositif de production nous fait également apparaître sa très grande efficacité ainsi que ses limites.

IV- Construire durable : exigences énergétiques versus contraintes réglementaires dans la conception de logements, par Timitri Toubanos27.

Comment conçoit-on des logements durables aujourd’hui demande Dimitri Toubanos ? S’agit-il de déléguer la question énergétique à un bureau d’étude, ou bien d’innover à travers la prise en compte de l’ensemble des paramètres agissant sur la dimension durable du logement ? En étudiant un corpus de réponses reconnues à l’échelle internationale, il devient possible d’identifier le panel des paramètres déterminants les apports durables de chaque proposition constructive. Comment chaque maitrise d’œuvre organise-t-elle alors la hiérarchisation de ses choix ?

L’étude d’un corpus de projets référencés durables débouche sur la formulation d’une grille d’évaluation comparative qui prend également soin d’intégrer le rôle du maître d’ouvrage aux différents moments de son intervention dans le processus. Le doctorant s’est ici notamment appuyé sur son expérience développée dans le cadre d’une dispositif CIFRE28 engagée par le bailleur social EFIDIS. L’analyse fine de deux réponses produites d’un coté en Australie par l’agence Troppo29, et de l’autre en France par EFIDIS, permet alors à Dimitri Toubanos de faire apparaître les marges de manœuvre existantes dans cette application de la notion du durable à la production de logements.

Les questions liées au développement durable ont été intégrées au débat de société en France, à partir de 2007, dans le cadre du Grenelle de l’environnement et des lois qui en ont découlé. Le secteur de la construction a été concerné à travers la mise en place de nouvelles réglementations relatives à la définition d’un niveau d’exigence énergétique de la construction neuve, rattaché à l’obtention de labels. Or, la démarche durable ne concerne pas exclusivement la mesure de la consommation énergétique des bâtiments. Elle prend également en compte leur localisation, leur lien aux services, la gestion de la mixité et les opportunités d’accès à des espaces collectifs de qualité.
Dimitri Toubanos précise que l’architecte n’est pas un spécialiste de la conception durable et qu’il doit en premier lieu s’y former. Si l’économie énergétique du bâtiment reste un point essentiel, la conception durable ne peut donc néanmoins pas s’y limiter. Mais comment prendre en compte les autres critères attendus dans le processus de conception ? D’autant plus, que les diverses exigences réglementaires sont génératrices de contradictions et placent les concepteurs face à des choix difficiles.

La réalisation d’un état de l’art relatif à un corpus d’interventions durables a permis dans un premier temps au doctorant de faire apparaître les solutions récurrentes choisies par les architectes. Puis, il s’est focalisé sur les réalisation de l’agence Troppo, qui est intervenue à la suite du passage du cyclone Tracy à Darwin (Australie). Elle s’est alors spécialisée dans cette démarche en dévelopant une approche similaire dans d’autres contextes, à partir de la mise en valeur d’une architecture locale comme meilleure réponse possible face aux enjeux climatiques.
Le bâtiment étudié par Dimitri Toubanos a été réalisé à Adélaïde (Australie) en 2011. Il réunit 27 habitations sur quatre niveaux dans un quartier modeste composé de constructions de faible hauteur. Il est composé de trois volumes distincts aux accès indépendants (photo), agrémentés de vérandas ou d’espaces extérieurs privés et collectifs. Le rez-de-chaussée accueille un café et les parkings ont été placés en sous-sol. Des jardins collectifs ont été aménagés en fond de parcelle. La structure est en béton (voiles et planchers) à l’intérieur de laquelle vient se glisser une structure secondaire en acier et bois.
L’orientation, l’utilisation de panneaux photovoltaïques, les vérandas, un système de auvents ajustables et le choix d’une ventilation naturelle, permettent de faire une proposition architecturale passive30. L’utilisation du béton donne également une certaine inertie au bâtiment, qui est par ailleurs très bien isolé en toiture. De plus, les architectes ont utilisé des matériaux locaux (pisé, bois) associés à un système de récupération des eaux de pluie, ainsi qu’à un suivi de la consommation d’énergie. Enfin, la biodiversité est prise en compte à travers l’éventail des espèces plantées dans les jardins.

Vue depuis la place Whitmore (source: Agence Troppo, Adelaïde)
Vue depuis la place Whitmore (source: Agence Troppo, Adelaïde)

Dimitri Toubanos aborde ensuite un projet relevant d’une démarche équivalente réalisé par EFIDIS, sur la commune de Verson (3.700 habitants, à 10km de Caen). Philippe Madec a d’abord gagné le concours du projet d’écoquartier lancé en 2008 par la ville en proposant un projet d’extension urbaine de part et d’autre d’un talweg préservé. Une ZAC a ensuite été créée en 2010 assortie de son cahier de prescriptions, et EFIDIS a été retenu comme aménageur. C’est dans le cadre du concours que l’atelier d’architecture Bettinger et Desplanques a été retenu pour la construction de 52 logements.
Il a proposé la réalisation de six plots sur trois niveaux plus attique, sous toiture végétalisée. En terme d’espaces extérieurs et de communs, une place a été créée à l’extrémité du terrain, à proximité d’un bâtiment sur pilotis qui accueille une salle commune. Les bâtiments ont été agrémentés de coursives intérieures de desserte, et le stationnement en extérieur a permis de définir une zone tampon vis-à-vis de l’autoroute. Le chauffage est individuel au gaz, les eaux de pluie sont récupérées pour les sanitaires, la structure est en béton et l’isolation a été réalisée par l’extérieur. Les façades et les espaces collectifs ont été particulièrement soignés. La contrainte majeure de cette opération s’est cristallisée dans la recherche d’un haut niveau de performance énergétique permettant d’obtenir les subventions tout en maintenant un coût de production acceptable.

Dans les deux projets retenus, l’habitant a été placé au centre du processus de conception spatiale, à la fois en tant qu’individu, mais également comme membre appartenant à une communauté. Les espaces ont été pensés pour assurer son bien-être et son confort de vie. Le deuxième point essentiel a concerné la gestion de l’enveloppe du bâtiment faisant apparaître deux types de réponses possibles dans l’articulation entre le principe porteur et le « remplissage » des façades. Les deux équipes ont également du intégrer les exigences réglementaires, liées au contexte de la ZAC, ou aux attentes de performance énergétique, tout en respectant l’enveloppe du budget initial. Etant donnée le degré de complexité du programme, les architectes ont du en permanence innover pour trouver des solutions permettant de répondre à l’ensemble des contraintes.
L’étude comparative programmatique, puis opérationnelle et technique, proposée par Dimitri Toubanos a permis de faire apparaître les critères déterminants du succès d’une opération durable. Il a également confirmé que la réalisation d’un projet durable est en premier lieu un parcours semé de contraintes rigides. La réponse architecturale s’y est élaborée à travers l’articulation de solutions techniques opérant à différents niveaux de conception, dans une perspective de quête permanente d’une efficacité énergétique et de recherche de qualité des espaces extérieurs et des espaces collectifs.

 

V- Conclusion : un exercice réflexif révélateur et vecteur de connaissances

Les trois propositions étudiées ont rendu compte de contextes opérationnels et d’enjeux très différents à travers des méthodes d’analyse et d’interprétation spécifiques : via la gestion de la question foncière sur le long terme chez Charline Sowa, celle de la compréhension de la logique de composition architecturale chez Audrey Courbebaisse, ou encore celle de la mise en œuvre d’un programme et d’une conception durables chez Dimitri Toubanos. Chacun des doctorants a ensuite produit une modélisation appropriée de sa problématique à travers le compte-rendu du jeu des acteurs, la description méticuleuse des éléments architecturaux mobilisés, ou encore l’identification du rôle et de la marge de manœuvre de l’architecte dans des procédures très contraintes. Par leurs approches, ils ont également montré que la qualité de la réponse architecturale découlait principalement de sa capacité à s’emparer d’une logique opérationnelle adaptée en réponse à une question posée. Le principal travail de l’architecte a notamment consisté à choisir les « bons » termes permettant de décrire de manière appropriée une situation sur laquelle intervenir. Cette description a également fait apparaître les marges de manœuvres possibles pour l’architecte.

Les propositions des doctorants nous ont ici très directement parlé des enjeux contemporains de la conception architecturale, tout en nous donnant à voir des manières possibles d’y répondre. En rendant compte au plus près des logiques économiques, des processus de conception et des leviers de l’action, ils nous ont présenté un tableau instructif et assez complet d’une certaine activité architecturale. Dans ce cadre, ils ont donné un rôle fondamental à l’analyse, qui a servi à décomposer les différents niveaux de fonctionnement du projet. Par la désignation des éléments architecturaux mobilisés, le rappel des modèles et des références, la définition des enjeux, l’identification des acteurs et de leurs attentes, on a également accédé à la dimension nécessairement collaborative du projet architectural.
La démarche de recherche a alors permis de faire apparaître des « paramètres opératoires » aux différentes phases du projet. Elle a également montré tout son intérêt en identifiant, synthétisant, puis modélisant, les processus de conception à l’œuvre dans chaque situation étudiée. La durée de l’observation ainsi que la légère mise à distance permise par la position du chercheur ont constitué des opportunités irremplaçables pour la construction d’un regard permettant de décomposer la complexité du processus de conception. Chaque doctorant a, dans cette perspective, pu se confronter à une situation constructive concrète suivant un angle particulier constitutive d’une connaissance spécifique, mais opérant néanmoins sur le processus d’ensemble.

Il faut enfin souligner la finesse du travail réalisé par les doctorants dans le cadre d’un exercice de compréhension des modes contemporains de production de l’architecture. Les connaissances mobilisées ont alors sans cesse opéré à deux niveaux : celui permettant de décrire les formes concrètes manipulées et produites dans le cadre de la réalisation d’un cadre de vie contemporain, et celui relatif à une logique de conception et de production, éminemment économique et technique, inscrite dans le cadre d’une logique de négociation permanente avec les acteurs. Pour cela, les doctorants se sont en permanence appuyés sur un travail d’analyse auquel ils ont donné la forme d’une sorte de « diagnostic opératoire », qui a permis de rendre compte de la pertinence des solutions choisies par les architectes. Le choix et la précision des paramètres étudiés ont alors constitué les qualités essentielles des analyses proposées et de leurs conclusions.

 

Références :

  1. Les premières Rencontres ont eu lieu à Nantes en 2011, puis en 2013, à Belleville. Elles ont à chaque fois fait l’objet d’un numéro de compte-rendu publié par les Cahiers de la Recherche Architecturale et
  2. Article D123-13 du code de l’éducation, faisant suite au décret no 2002-482 du 8 avril 2002 portant application au système français d’enseignement supérieur de la construction de l’Espace européen de l’enseignement supérieur.
  3. III, article 11 du décret n° 2005-734 du 30 juin 2005 relatif aux études d’architecture. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000258877&dateTexte=&categorieLien=id
  4. Dans son intervention au collège de France le janvier 2015, Eric Langereau rappelait que l’architecture et les termes de son enseignement relèvent d’une politique publique. « L’architecture entre pratique et connaissance scientifique », colloque du 16 janvier 2015 au Collège de France, organisée par Jean-Louis Cohen . https://www.college-de- france.fr/site/jean-louis-cohen/symposium-2015-01-16-10h20.htm
  5. Décret n°68-1097 du 6 décembre 1968 portant sur l’organisation provisoire de l’enseignement de l’architecture.
  6. Article 1 du décret du 6 décembe 1968 : « Dans la région parisienne, ces unités pédagogiques se substituent à la section d’architecture de l’école nationale supérieure des beaux-arts. Leur nombre est fixé à cinq et leur implantation est déterminée par arrêté ministériel […] Sur le reste du territoire, les unités pédagogiques sont constituées par les écoles régionales d’architecture. »
  7. Décret n° 78-266 du 8 mars 1978, fixant le régime administratif et financier des unités pédagogiques d’architecture. art 1 : Conformément à la mission de service public de l’enseignement supérieur qui leur est confiée, les écoles nationales supérieures d’architecture placées sous la tutelle du ministre chargé de l’architecture ont notamment pour objet : 1. La formation initiale, à ses différents niveaux, des professionnels de l’architecture ; 2. La recherche en architecture et la valorisation de celle-ci ; 3. La formation à la recherche et par la recherche ; 4. Les formations spécialisées en architecture et dans les domaines relatifs à l’architecture ; … »
  8. Article 1 : « L’enseignement de l’architecture en France répond aux exigences d’intérêt général, définies notamment à l’article 1er de la loi du 3 janvier 1977 susvisée. Il prépare l’architecte à l’exercice de son rôle dans la société, en ses divers domaines de compétence. Cet enseignement contribue à la diversification des pratiques professionnelles des architectes, y compris dans leurs dimensions scientifique et de recherche. L’enseignement du projet est au coeur de la formation et intègre l’apport des autres disciplines qui concourent à sa réalisation. », https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000258877&dateTexte=&categorieLien=id
  9. Regroupant un ensemble de formations spécifiquement dédié à l’apprentissage des méthodes de recherche, et permettant de conduire l’étudiant au
  10. Le rapport Feltesse, enregistré le 16 mai 2013: http://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r1042.asp, consulté le 30/01 /2017.
  11. Qui prenait le relais de l’AERES.
  12. Le Dream, département chargé de gérer la recherche, a été créé en 2007 à l’ENSA•M. Les premiers doctorants ont été accueillis à la rentrée 2008. L’Ecole Doctorale à laquelle le Dream est rattachée est l’ED 355 de l’AMU (Aix Marseille Université).
  13. Source : http://www.theses.fr
  14. Rapport sur la recherche en architecture produit par l’Inspection Générale de l’Administration et de l’Éducation Nationale et de la Recherche, http://www.education.gouv.fr/pid77/l-inspection-generale-administration-recherche.html
  15. Enseignants Habilités à Diriger des Recherches, au nombre de 80 en
  16. Rapport IGAENR 2014-074, 14.
  17. Sur ces 3.369, 726 sont des titulaires, 2.643 des contractuels (associés ou contractuel de différents types), et cela représente 1.562 ETP au
  18. Et largement réactivée à l’occasion du décret de 2005 : Vers un doctorat en architecture, 2007,
  19. Telle que la démarche a été promue par Donald A Schön, dans son ouvrage Le Praticien réflexif. A la recherche du savoir caché dans l’agir professionnel (1984) aux éditions Logiques, en 1993,
  20. Extrait de l’appel à contribution diffusé par le laboratoire project[s].
  21. Contribution de Charline Sowa, « Le projet urbain face à la décroissance urbaine : objet d’étude émergent dans la recherche architecturale », Laboratoire MHAevt, ENSA-Grenoble, sous la direction de Catherine Mauni. Thèse en cours sous la direction de Catherine Mauni, « La “ville rétrécissante” : un nouvel enjeu de la pensée architecturale contemporaine ».
  22. Oswalt , 2006, Shrinking Cities, vol. 1. International Research, Ostfildern-Ruit, Hatje Cantz.
  23. « Centres-bourgs. Programme de revitalisation », 2014, http://www.centres-bourgs.logement.gouv.fr/la-demarche-html
  24. « Nous entendons par remodelage urbain le processus simultané de déconstruction/reconstruction du parcellaire, du bâti et des usages, impactant la forme urbaine et le paysage urbain », résumé de Thèse en projet, « La ville rétrécissante » : un nouvel enjeu de la pensée architecturale contemporaine », par Charline Sowa, http://www.theses.fr/s118958.
  25. Contribution d’Audrey Courbebaisse : « La répétition dans le projet des grands ensembles, Toulouse », Laboratoire LRA, ENSA-Toulouse, sous la direction de Rémi
  26. Audrey Courbebaisse, « La répétition dans le projet de l’habitation Les grands ensembles de Toulouse »
    – Thèse de doctorat en architecture, 2015, ENSA Toulouse.
  27. Contribution de Dimitri Toubanos, « La conception architecturale au service du développement durable : Analyse d’opérations », laboratoire Liat, ENSA-Paris-Malaquais, sous la direction de Virginie PICON
  28. Le dispositif CIFRE est une Convention Industrielle de Formation par la Recherche qui subventionne toute entreprise de droit français qui embauche un doctorant pour le placer au cœur d’une collaboration de recherche avec un laboratoire public. Les travaux devront aboutir à la soutenance d’une thèse en trois
  29. Agence lauréate du Global Award for Sustainable Architecture TM en
  30. Architecture passive : un bâtiment passif est un bâtiment chauffé passivement, qui ne comprend pas de système de chauffage actif. Un bâtiment passif se chauffe avec moins de 15 kWh par an et par m². . Comment on construit un bâtiment passif ?: http://www.passivhaus-vauban.de/passivhaus.fr.html

 

Bibliographie :

Séverine Steenhuyse est architecte et urbaniste de l’État, ingénieur de recherche et directrice adjointe du laboratoire Project[s] de l’ENSA•Marseille. Elle est docteur en Esthétique suite à sa soutenance de thèse en 2004 : Histoire de la production d’un site inqualifiable : du paysage perdu de l’Etang-de-Berre aux valeurs des territoires modernes (dirigée par Augustin Berque) à l’EHESS et diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles.

Ses articles

Extrait de la revue

1
La recherche à l’ENSA•M
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