Sud sera moins le lieu dont on parle que celui d’où l’on parle. Aussi, on ne s’étonnera pas que les approches scientifiques, projets et écrits ici présentés confirment, sans s’y limiter, l’ancrage de l’ENSA•M dans son espace méditerranéen, géographique et humain. Mais surtout, nous l’espérons, on aura intérêt et plaisir à rencontrer la communauté de cette école qui prend parole, expose, fait état, participe, entre dans l’échange généreux d’expériences et la construction collective de sens.
Sens aussi pluriels que possible, comment pourrait-il en être autrement ? Les équipes de trois laboratoires scientifiques – Gamsau, Inama et Project[s] – développent leurs activités dans la recherche fondamentale, la recherche appliquée ou la recherche-action par et sur le projet d’architecture. Les quatre domaines d’études et leurs axes explorent et enrichissent l’héritage propre à l’architecture comme discipline, ou plongent dans les mutations d’usages dans la ville contemporaine pour y trouver les fondements de leurs projets, ou cartographient les métropoles pour mieux y inscrire et imaginer leurs évolutions, ou s’impliquent parmi les acteurs et habitants de terrain pour faire projet ensemble…
« Sud volumes critiques » voudra donc, avant tout, parler de la riche diversité murie dans les séminaires, studios, laboratoires et témoigner de nos engagements, de nos intentions, de nos explorations et de nos désirs d’architecture, pour l’architecture. Portée par l’ENSA•M et par-delà l’expression plurielle de ce nous, cette revue se veut nécessairement ouverte aux autres : autres territoires, concepteurs, enseignants, acteurs, chercheurs, artistes, praticiens… mais aussi poètes, penseurs, habitants… Manière de s’élever ensemble dans l’échange, l’altérité et l’essaimage.
Que soient ici remerciés toutes celles et tous ceux qui ont conçu et nourri ce numéro 1 : le comité d’édition, le service communication et, bien sûr, l’ensemble des auteurs que je vous invite à découvrir et à lire sans tarder.
Ce numéro 1 consacre son focus à la recherche en architecture, en faisant large place à celle des doctorants de l’ENSA•M. Que cette première édition de « Sud volumes critiques » soit spécialement dédicacée à la mémoire de Stéphane Hanrot, disparu en septembre 2017 alors qu’il dirigeait Project[s] et le Dream, département de la formation doctorale : engagé et investi sans compter dans l’enseignement, la pratique collaborative de l’architecture et la recherche, il avait également voulu et créé un espace d’échange et de partage pour les doctorants auquel son nom est désormais indéfectiblement attaché.
Par Jean-Marc Zuretti