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· printemps 2020 ·

Le Rationalisme maniériste milanais 1940-1960

Une architecture moderne hétérodoxe
coord. par Gilles Sensini & Jérôme Guéneau

Ce recueil rassemble les travaux des séminaires qui se sont tenus à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille aux premiers semestres des années 2017 et 2018. Ces séminaires ont été conduits par Jérôme Guéneau et Gilles Sensini, dans l’atelier Avec l’Architecture, au sein du domaine d’étude Préexistence.

Ces travaux se sont intéressés à un moment particulier de l’histoire du Mouvement Moderne en Italie. Ce moment d’une modernité hétérodoxe s’est tenu à Milan entre les années 1940 et 1960. Au cours de cette première moitié du XXème siècle à Milan, des architectes ont exprimé une forme singulière de modernité. Elle s’inscrit dans la suite de l’architecture rationaliste tout en y apportant des formes de contradiction. Pour caractériser ces architectures, nous les avons dénommées, sous une forme d’oxymore, le rationalisme maniériste. L’article de Jérôme Guéneau, L’architecture dans le vestibule, une école maniériste dans le Milan des années 60, propose de replacer ces architectes dans les débats critiques de la modernité en Italie. L’article de Gilles Sensini, Razionalismo manierista, propose quelques analyses anachroniques pour faciliter un réemploi contemporain de ces architectures.

Le premier séminaire, qui s’est tenu à l’automne 2018, a permis aux étudiants de découvrir l’architecture milanaise par l’analyse de bâtiments identifiés lors d’un voyage d’étude. Ce travail est présenté sous l’intitulé 7 architectures. S’en est suivi en 2018 un développement qui a permis aux étudiants de réaliser leur mémoire de master et pour certains d’entre eux un parcours recherche. L’enseignement de l’atelier Avec l’Architecture privilégie la recherche à partir des outils même de l’architecte, soit le dessin, la maquette et l’analyse comparative. Pour illustrer ce travail d’analyse graphique, nous avons choisi d’extraire les dessins de 5 mémoires consacrés à Luigi Caccia Dominioni dont l’œuvre est peu connue en France. Ces étudiants ont menés des analyses sur les particularités des détails de mise en œuvre, les articulations paradoxales entre les plans et les façades et l’analyse des distributions ; Marjolaine Cerles Les protections solaires chez Caccia Dominioni, Léa Coulomb La distribution chez Luigi Caccia Dominioni, Céline Labbé Les scènes d’entrées de Caccia Dominioni, Daniel Masia D’un même plan, deux façades et Audrey Tam-Tsi Les ouvertures chez Caccia Dominioni. Léa Coulomb et Daniel Masia ont aussi réalisé des traductions d’articles sur Luigi Caccia Dominioni qui sont à ce jour inédites en langue française.  Un recueil d’articles présente les synthèses des mémoires des étudiants pour illustrer les recherches menées dans le cadre du séminaire. L’enthousiasme des étudiants pour l’initiation à la recherche en architecture a été particulièrement remarquable durant ces deux semestres, amenant certains d’entre eux, comme Marine Fabre et Paul Estublier à mener une véritable enquête dans les fonds privés de la famille Gardella pour trouver des documents inédits.

Gilles Sensini & Jérôme Guéneau